Dans l’ombre d’une ombre, je n’existe pas
même dans les décombres, de ceux qui ont voulu de moi
Dans l’ombre d’une histoire, qui fait qu’aujourd’hui je suis là
pour qui, pourquoi, comment savoir, c’est flou, je ne sais pas …
On me raconte cette histoire où personne ne croise le regard
drôle d’histoire où à peine esquissé, je me sens déjà effacé.
De l’ombre, parfois je sors, mais qui distingue encore
une silhouette d’un petit gars qui ne sait ou mettre ses pas.
Alors je crie, comme je peux, dans un sauve-qui-peut
avec mes pieds qui frappent et mes poings qui tapent
Car même ma voix ne suffit pas à crier que je suis là.
Elle se perd dans le brouhaha des autres et de leurs voix.
Au bout une lumière, quelqu’un prend garde à moi
Au bout c’est la lumière, un regard posé sur moi.
Seulement pour « moi », la lumière, quitte à m’y brûler
en la gardant prisonnière, quitte à l’étouffer
Dans l’ombre je retourne, à force de trop vouloir exister
les regards se détournent, encore une fois, tout est cassé.
Dans l’ombre d’une ombre, je n’existe pas
même dans les décombres de ceux qui ont voulu de moi.
La lumière était trop forte, elle a brûlé les yeux
elle s’est éteinte, étouffée dans ma nuit
Je crie à nouveau, dans un sauve-qui-peut
peut-être que des braises auraient suffi …
Bernard Brasseur